Politique
Retour20 juin 2023
Michel Ducas - mducas@medialo.ca
Feux de forêt : pas d’évacuations «pour le moment»
Le maire de Lebel-sur-Quévillon espère que la rivière Bell servira de coupe-feu naturel

©Capture d'écran - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
La députée bloquiste Sylvie Bérubé est intervenue aux Communes lundi et a demandé de l’aide pour sa circonscription.
Du temps chaud et aucune précipitation pour les prochains jours. Un bilan météo qui sème l’inquiétude autant pour les pompiers forestiers que pour le gouvernement que pour les citoyens des municipalités avoisinantes des grands feux de forêt. Dans ce contexte, les conseils de base demeurent les mêmes.
«Prudence, vigilance, résilience, a continué de marteler la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette-Vézina, lors du point de presse quotidien de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) mardi matin, à Québec. Même si plusieurs feux de forêt sont sous contrôle, la situation pourrait rapidement redevenir critique. On ne prévoit pas de précipitations pour les quatre prochains jours, et les températures sont à la hausse.»
Les interdictions sont donc toujours de mise : interdiction de circuler en forêt et interdiction de faire des feux à ciel ouvert au nord du fleuve St-Laurent. On ajoute maintenant à cela l’interdiction d’utiliser des feux d’artifice. «On sait que les célébrations de la fête nationale approchent, et plusieurs personnes seraient tentées de célébrer avec des feux d’artifice, indique Maïté Blanchette-Vézina. Je compte sur les gens et sur les municipalités pour faire respecter les interdictions.»
Le fédéral fait du surplace, selon Sylvie Bérubé
La députée bloquiste d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, Sylvie Bérubé, se dit pour sa part peu impressionnée par l’effort du gouvernement fédéral dans la lutte contre les feux de forêt dans sa circonscription. Elle s’est d’ailleurs levée à la Chambre des Communes pour interroger le gouvernement Trudeau sur le travail fait sur le terrain. «Les gens s’inquiètent, les entreprises aussi s’inquiètent, a-t-elle déclaré en chambre. Elles ont l’impression que rien n’est mis en place pour couvrir leurs pertes. Le gouvernement s’est engagé à en faire plus pour soutenir les communautés éprouvées. Que va-t-il faire pour les régions touchées au Québec comme l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec?»
La réponse est venue du secrétaire parlementaire du ministre du Développement économique rural, Stéphane Lauzon. «Évidemment, nous sommes de tout cœur avec la région concernée, a répondu M. Lauzon. Mais partout ailleurs au Québec et au Canada on surveille de très près les incendies de forêt. On est en contact constant avec les provinces pour s’assurer qu’elles disposent de tout le soutien dont elles ont besoin. On a approuvé l’envoi de militaires sur le terrain, et on a des pompiers de partout à travers le monde. On travaille tous ensemble pour combattre les feux de forêt.»
Pendant ce temps, à Lebel-sur-Quévillon…
À Lebel-sur-Quévillon, le retour au bercail s’effectue sur un fond de doute. Lors de son point de presse quotidien, le maire, Guy Lafrenière, a repris à son compte les recommandations de la ministre Blanchette-Vézina. «Aucune évacuation n’est prévue aujourd’hui, mais nous demandons à nos citoyens qui reviennent chez eux de se tenir prêts au cas où il y aurait un nouvel ordre d’évacuation, a-t-il dit. Les conditions de fumée sont intenses, et ce sera comme ça pour toute la semaine.»
Le maire a également confirmé que mercredi, un capteur mesurant la qualité de l’air sera installé sur le toit du Centre communautaire. Le maire Lafrenière avertit d’ailleurs les gens souffrant de difficultés respiratoires de porter des masques de type N-95.
La rivière Bell comme coupe-feu
Présentement le feu qui se trouve au nord de Lebel-sur-Quévillon mesure 90km de long par 56 km de large, et les vents soufflent vers la route 113. M. Lafrenière espère que les éléments seront du côté de la municipalité. «Ça prend de la pluie, dit-il sans détour. C’est la seule façon pour les pompiers de venir à bout de ces incendies. On espère aussi que la rivière Bell pourra servir de coupe-feu naturel.»
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